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L'Eglise orthodoxe des Gaules

Nous sommes chrétiens, membres de l'Eglise Orthodoxe. C’est pourquoi nous confessons la foi de l’Eglise indivise telle qu'elle est exprimée dans les Evangiles, les écrits des Apôtres et des Pères de l’Eglise, dans le symbole de la foi (le Credo de Nicée-Constantinople) et dans les textes des sept Conciles œcuméniques.

 

De culture occidentale et de langue française, tous nos offices sont en français et notre calendrier est occidental (calendrier grégorien). Adhérant à l’héritage culturel et spirituel légué par nos pères, notre rite est celui pratiqué sur les terres gauloises des premiers siècles restauré selon les écrits de Saint Germain de Paris pour la messe et selon la règle de saint Benoît pour l’office divin.

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Nos racines

Pendant le premier millénaire l'Orient et l'Occident n'étaient pas séparés. L’Eglise était donc indivise et confessait partout la même foi. Saint Irénée à Lyon au IIe siècle fut l’un des premiers Pères de l’Eglise, il venait de l'Orient et était évêque de Lyon.

 

Saint Jean Cassien, autre père de l’Eglise, moine probablement d’origine provençale, a vécu longtemps à Bethléem et dans les déserts d’Egypte où il avait reçu et expérimenté la Tradition des Pères du Désert. Il érigea à Marseille deux monastères sur le modèle de ceux d'Egypte et son exemple comme ses écrits fécondèrent tout le monachisme occidental depuis celui des Iles de Lérins et des Pères du Jura jusqu'à la grande tradition bénédictine qui perdure jusqu'à nos jours.

 

Les martyrs de Lyon et de Vienne, les saints Hilaire de Poitiers, Martin de Tours, Honorat de Lérins, Geneviève de Paris, Radegonde et tant d’autres … sont les grands noms de la terre des Gaules desquels nous nous recevons. Nous nous sentons aussi très proche de sainte Jeanne d'Arc, de Pascal, de saint Vincent de Paul ou de sainte Thérèse de Lisieux comme du Père du Désert du Maghreb qu'était saint Charles de Foucault.

 

Tout ce que le cœur et l'intelligence de l’Europe occidentale chrétienne d’hier et d'aujourd'hui porte de fruits et fait écho à notre foi orthodoxe nourrit notre spiritualité.

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Icône de Saint Jean de Saint Denis

La séparation entre catholiques et orthodoxe :un peu d’histoire

 

Pendant plus de dix siècles, l’Occident chrétien a été fondamentalement en communion de foi avec l’Orient chrétien malgré les incidents et les brouilles passagères qu’on connaît dans toutes les « familles ». Avec le schisme de 1054 ce fut une longue séparation (8 siècles) qui devint peu à peu une grande ignorance et une indifférence réciproque notamment due à l’isolement de l’Orient chrétien sous domination ottomane.

 

Dans le même temps, au début de cette période, les papes Léon IX et Grégoire VII (11e s.) entreprirent une grande réforme de l’Eglise en Occident, imposant, en rupture avec la Tradition des origines, un centralisme strict autour de la personne du pape, contestant l’autonomie des Eglises locales et nommant lui-même les évêques, les dépossédant à son profit d’une grande partie de la substance du ministère épiscopal.

 

De cette grande réforme date aussi l’imposition par Rome du célibat des prêtres en Occident. Mais surtout, par la suite (à partir du 13e s.), la théologie occidentale subit très fortement des influences de la pensée d’Aristote et la théologie patristique (essentiellement expérimentale) fut peu à peu remplacée par la théologie scholastique (St Thomas d’Aquin et ses successeurs, qui amenèrent le primat de la réflexion intellectuelle et rationnelle sur l’expérience spirituelle). Il y eut alors schisme entre la théologie et l’expérience spirituelle, entre la révélation et la science, et l’Occident chrétien s’écarta de plus en plus de la foi des origines, celle de l’Eglise indivise, conservée par contre par l’Eglise d’Orient.

Du XIe siècle au XIIIe siècle il y eu neuf croisades de l’Occident pour libérer le tombeau du Christ et les lieux saints. La quatrième fut une grande blessure entre chrétiens d’Orient et chrétiens d’Occident car il y eut la mise à sac de Constantinople avec des pillages, des viols et des profanations et aussi le remplacement autoritaire des hiérarchies locales orientales en place par des évêques latins partout où les croisés s’installaient et créaient des états latins en Orient…

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Eugraph Kowalevsky, Saint Jean de Saint Denis

Le retour de l’Orthodoxie en Europe occidentale

 

Au début du 20e siècle, l’émigration russe, à la suite de la révolution bolchévique, fit redécouvrir à l’Occident l’existence de la foi orthodoxe, c’est-à-dire celle de l’Eglise indivise, confessée pendant presque mille ans en Occident. Quelques membres de cette émigration rencontrèrent alors l’aspiration de certains occidentaux à retrouver cette Eglise du 1er millénaire, dans sa foi expérimentale, dans les splendeurs de sa liturgie occidentale et dans sa capacité de liberté en Dieu, débarrassée des rajouts et sédimentations que les siècles et surtout l’esprit rationalisant avaient déposés pendant tout le second millénaire.

 

Cette rencontre produisit une résurgence de l’Orthodoxie originelle en Occident. En 1937, le français Mgr Louis Irénée Winnaert et ses fidèles confessèrent la foi orthodoxe tout en conservant leur rite occidental dans le cadre de l'Eglise orthodoxe russe. A sa suite le Père Eugraph Kovalevsky reprenant le flambeau de cette résurgence de l’orthodoxie occidentale, restaura l'antique liturgie de la Gaule orthodoxe à partir des lettres de saint Germain de Paris (VIe s.) et de nombreux documents témoins heureusement conservés. Il créa des paroisses dont il devint l'évêque sous le nom de Jean de Saint-Denis de 1964 à sa mort en 1970.

 

Depuis plus de 80 ans des hommes et des femmes continuent de travailler à la restauration de cette Eglise orthodoxe et occidentale dans le contexte de notre Europe de plus en plus déchristianisée et sécularisée : une Eglise qui confesse la foi des apôtres avec l’enthousiasme des origines, qui célèbre l’ancienne liturgie des Gaules, celle que le génie de notre culture multiple (grecque, latine, gauloise, mérovingienne…) enfanta naturellement avant que ne soit imposée par Charlemagne et ses descendants, pour des raisons politiques, l’uniformisation ecclésiale et liturgique.

Saint Jean de Saint Denis raconte...

"Vers 1927/1928… je me trouve à Nantes pour organiser une paroisse française. On me parle des admirables fresques du baptistère de Poitiers. Cela m'intéresse esthétiquement, mais je désire surtout retrouver l'iconographie occidentale, méconnue et peu appréciée. Arrivé à Poitiers - nullement en esprit de prière - je déjeune copieusement. J'admire le baptistère et le gardien me conseille de voir aussi les fresques de sainte Radegonde, celles de saint Hilaire n'étant pas encore mises à jour. Je trouve les fresques de sainte Radegonde inférieures à celles du baptistère et je m'apprête à quitter l'église. Chose curieuse ! Moi qui chéris tant les Saints de France, je ne pense pas à sainte Radegonde mais aux fresques seulement. Combien l'être humain est instable ! Il vit par à-coups, je suis soudain un esthète religieux.

Je distingue alors une crypte sous l'autel et dans cette crypte une statue … A peine ai-je descendu trois marches que je suis cloué au sol. Immédiatement, le monde change, je fais un saut sur un autre plan… derrière la statue, j'aperçois son tombeau posé sur deux pierres, comme un dolmen… Il arrive quelque chose d'indescriptible. Une telle joie me saisit qu'il me paraît que je ne pourrai la supporter. Tout mon corps est pénétré d'une lumière, d'une douceur... et, en quelques secondes, elle me parle.

Quand je sors de l'église, je vais rapidement dans un petit café en face pour me libérer de cette joie béatifique qui m'étouffe. J'écris des pages et des pages, avec le souci de ne rien oublier de ce qu'elle m'a dit.

Elle m'a tracé ma vie. »

(Ma vie, Eugraph Kowalevsky)

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Une présence plurielle

Dans cette perspective de l’orthodoxie occidentale, et en référence à notre histoire et à nos racines, notre Eglise se nomme l’Eglise Orthodoxe des Gaules. Il existe aussi d’autres dénominations vivant cette résurgence de l’Eglise indivise en Occident. Ce sont l’Eglise catholique orthodoxe de France fondée par le père Eugraph Kovalevsky (devenu l’évêque Jean de Saint-Denis), l’Eglise orthodoxe française et l’Eglise orthodoxe celtique.

 

Composées pour l’instant de petites communautés paroissiales en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Angleterre et Espagne, toutes ces structures ecclésiales proposent aux occidentaux qui le souhaitent de vivre la foi chrétienne dans la fidélité aux sources du Christianisme, celles des Apôtres, des Pères du désert et de la mystique orthodoxe.

 

Réunissant foi orthodoxe et culture occidentale, au sein d’une Tradition vivante, ces Eglises orthodoxes locales proposent de vivre le message toujours neuf du Christ dans ce monde en quête d’amour et de profondeur, d’unité et de diversité. Pour cela elles partagent avec tous ceux qui le désirent, la vision originelle du christianisme sur le monde et sur l’homme afin de redonner le goût du sens et de la profondeur à notre civilisation

« post-moderne ».

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"Le retour du fils prodigue", icône de Saint Jean de St Denis

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