Lettre n°221 - En vérité il est ressuscité !
- centre béthanie
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Gorze, avril2025
Chers amis,
Christ est ressuscité !
De la nuit profonde du monde, des ténèbres extérieures et intérieures, monte de façon irrésistible une acclamation, un cri de joie et de libération : Christ est ressuscité !
Cette nouvelle que la communauté des disciples a proclamé à travers les siècles et à travers l’espace d’un bout du monde à l’autre, cette nouvelle que nous proclamons à notre tour, nous, les disciples d’ici et de maintenant, nous avons parfois bien du mal à la laisser descendre au plus profond de notre intériorité, dans toutes ces zones d’ombres ou même de ténèbres que nous abritons et protégeons farouchement parce qu’elles nous sécurisent.
Pourtant, c’est là qu’Il est descendu… dans nos ténèbres ! c’est là qu’Il est venu nous prendre par la main pour nous tirer de notre captivité intérieure, de notre enfermement, de notre exil.
Christ est ressuscité, cela ne veut pas dire qu’il a été réanimé, comme le fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre ou comme son ami Lazare, car eux, ils sont morts à nouveau, quelques temps plus tard…
Non, quand nous disons, chantons, clamons que le Christ est ressuscité, il s’agit de tout autre chose. Il s’agit de quelque chose de tout à fait nouveau, d’unique, d’indescriptible. Cela s’est produit il y a presque deux mille ans, et depuis cela ne cesse de se produire et change la face du monde, change la condition de l’homme.
Dans l’homme Jésus de Nazareth, Dieu a épousé notre condition. Il s’est abaissé jusqu’à la mort, assumant toute notre réalité, toute notre vie, pour nous faire passer, pessah, Pâque, avec Lui, tel un premier de cordée. Il nous conduit pour passer avec nous à travers cette mort qui nous hante, nous angoisse, nous détruit. Si nous saisissons Sa main, Il nous fera passer vers une vie différente, dans une condition d’homme libéré, restauré, déifié.
Ce qui est paradoxal pour nous, et donc crucifie notre mental, c’est que cette résurrection vers une condition autre et définitive, surgit en plein milieu du vieux monde qui, lui, continue d’exister !
Notre monde est un monde de mort, de folie, de douleur, de tristesse, mais au milieu de lui surgit un autre monde, une autre vie, tel un ferment, telle une graine de sénevé, toute petite et qui pousse lentement et silencieusement, mais qui manifeste la vie, la grande vie des hommes libres, celle qui porte en elle les potentialités infinies de Dieu et manifeste la vie de Dieu, manifeste Dieu en personne.
La création est en attente de cette ultime mutation, de ce saut décisif de qualité d’être, elle ne rêve que d’unir le fini avec l’infini, que d’épousaille entre l’homme et Dieu, elle ne rêve que de traverser et dépasser la mort !
La résurrection est entrée dans le monde par le Christ, et c’est à nous, aujourd’hui, qu’il est demandé d’ouvrir grandes, toutes grandes les portes et les fenêtres de nous-mêmes et du monde entier, afin que le Christ, Lui, la Lumière de la résurrection, brille dans les ténèbres, éclaire tout, faisant disparaître toutes traces d’ombres et d’obscurité, nous transformant, toutes et tous, et tout ce qui nous entoure, en joie de la résurrection. Christ est ressuscité !
Avec toute mon affection en Christ !
Père Pascal
Prière
Seigneur Jésus-Christ, Roi éternel,
seul vrai Grand-Prêtre,
Toi qui, sur la Croix, T’es offert à Dieu le Père
pour la rémission des péchés du monde,
et qui, dans cet insondable acte de sacrifice,
nous a donné ton Corps incorruptible
comme nourriture sacrée,
et ton Sang très précieux
comme boisson donatrice de vie :
Rends-nous dignes de ces mystères ineffables,
afin que nous échappions à la corruption
qui est dans le monde par la convoitise
et devenions participants de la Nature divine.
Nous t’en prions, Seigneur, écoute et prends pitié.
Saint Sophrony de l’Athos, Sa Vie est la mienne. (1896-1993)
Texte à méditer
Tout est dans l’amour du Seigneur, tout réside en une véritable passion amoureuse pour Lui, pour le Christ Epoux. Rendez-vous dignes de l’amour du Christ. Pour ne pas vivre dans l’obscurité, tournez l’interrupteur de la prière, afin que vienne en votre âme la lumière divine. Tout au fond de votre être apparaîtra le Christ. C’est là, dans cette profondeur,
que se trouve le royaume de Dieu.
Saint Porphyre de Kavsokalyvia, (1906-1991)